Based in Brussels, Belgium

Pour son livre, le parfum des fleurs la nuit, Leila Slimani compose un court texte, à la suite de sa nuit blanche dans le musée Punta della Dogana à Venise, où isolée avec un matelas de fortune, l’autrice a activé sa mémoire et reconnecté à toute une collection de souvenirs, de prières : sensuel.le.s, intimes.

Cet appel aux souvenirs, je l’ai vécu aussi, à la suite d’un évènement médical : une perte sévère d’odorat, une anosmie, forme longue. Retiré de force dans ma chambre, en proie à des rêves de cloître, où j’étais à la fois le geôlier et le captif, j’ai eu le besoin vital de me souvenir. C’est ça le point de départ d’Odorama : rédiger le journal de bord de ces sursauts de mémoire, et recréer des odeurs dans ma chambre, comme un savant fou. Lors de ces traversées nocturnes, j’ai redécouvert des corps, des visages, des paysages que j’ai connus, d’autres que j’ai fantasmés.

Odorama tient de l’inventaire, en répertoriant et en se fondant sur son propre vécu ; il y tisse une confession discrète, pudique, qui n’appuie jamais.

Odorama aborde les thèmes du manque, de la disparition, de la trace. « Une connaissance de soi par les gouffres » écrit Henri Michaux*³.

Odorama accorde une place de choix au public, qui deviendra témoin et acteur de cette intimité exhibée. Entre fiction et autobiographie, entre anonymat et confidentialité, entre matière textuelle et photographique, une invitation à expérimenter le vertige de nos souvenirs.

Une performance de
Pablo-Antoine Neufmars
Collaboration à la dramaturgie et mise en scène
Salvatore Calcagno
Production
La Biennale di Venezia Teatro et garçongarçon asbl
Remerciements
à Paul Pourveur, Sophie Sénécaut - De Spoormakers, Jean-François Lejeune et Manon Faure